Le 28 janvier 1873 : naissance de Sidonie Gabrielle Colette

Sidonie Gabrielle Colette a vécu une enfance heureuse à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or », elle rencontra adolescente Henry Gauthier-Villars, surnommé " Willy ", avec qui elle se maria le 15 mai 1893. Vite saisi par les dons d'écriture de sa jeune épouse, Willy l'engagea à écrire ses souvenirs d'école, qu'il signa sans vergogne de son seul nom. Ce sera " Claudine à l'école ", bientôt suivi d'une série de Claudine : " La Maison de Claudine ", " Claudine à Paris ", " Claudine en ménage ", etc ... . Colette se libèra peu à peu de la tutelle de son mari et, encouragée par Georges Wague, elle commença une carrière dans le music-hall ( 1906-1912 ) en présentant des pantomimes orientales dans des tenues suggestives. Ce furent des années de scandale et de libération morale : elle divorça d'avec Willy en 1906 et connut plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny. Durant toute cette période, elle publia également : " La vagabonde ", " l'Envers du music-hall ", " En tournée ", etc ... . Après son divorce, elle eut une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909. En 1912, elle épousa Henry de Jouvenel avec qui elle aura sa seule enfant : Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou » ( " beau gazouillis " en provençal ). À quarante ans, elle fit l'éducation sexuelle du fils d'Henry, Bertrand de Jouvenel, expérience qui nourrira " Le Blé en herbe ". Mélomane avertie, elle collabora avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique " l'Enfant et les sortilèges ". En 1935, elle épousa en troisième noces Maurice Goudeket, qui sera le compagnon de ses vieux jours. Pendant l'occupation, elle séjourna chez sa fille en Corrèze dans le village de Curemonte. En 1945, elle fut élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt, dont elle devint la présidente en 1949. En 1953, elle fut élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur et s'installa dans son appartement du Palais-Royal où elle eut Jean Cocteau comme voisin et ami. Clouée dans un fauteuil par l'arthrose, elle s'éteignit dans son appartement le 3 août 1954. Malgré sa réputation sulfureuse et le refus par l'Église catholique d'obsèques religieuses, elle est la seule femme à avoir eu droit à des funérailles nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise ...