Le 26 février 1802 : naissance de Victor Hugo ( " Ce siècle avait deux ans ... " )

Né à Besançon, Victor Hugo était le dernier des trois fils du général d'Empire Joseph Hugo et de Sophie Trébuchet. De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite des affectations militaires de son père " ... ce héros au sourire si doux ... ", marqueront ses premières années. Sa vocation fut précoce et ses ambitions immenses : âgé de quatorze ans à peine, il note sur son journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien ». En 1817, il participa à un concours de poésie de l'Académie des jeux floraux de Toulouse et le jury fut à deux doigts de lui adresser le prix, mais le titre de son poème " Trois lustres à peine " suggèrait trop son jeune âge et l'Académie en fut effrayée. En 1819, il obtint un Lys d'or pour l' " Ode sur le rétablissement de la Statue d'Henri IV " et en 1820, il reçut un oeillet comme prix d'encouragement pour une autre ode " Moïse sur le Nil ". C'est avec " Cromwell ", publié en 1827, qu'il fera éclat. Dans la préface de ce drame, il s'opposait aux conventions classiques, en particulier à l'unité de temps et à l'unité de lieu. C'est en 1830, qu'il mit véritablement en pratique ses théories dans la pièce " Hernani " qui fut la cause d'un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes, combat qui restera dans l'histoire de la littérature sous le nom de « bataille d'Hernani » Dès lors, la production d'Hugo ne connut plus de limites : romans ( Notre-Dame de Paris, 1831 ), poésie ( Les Chants du crépuscule, 1835 ), théâtre ( Ruy Blas, 1838 ). Le 12 octobre 1822, il épousa Adèle Foucher qui lui donna cinq enfants : Léopold, Léopoldine, Charles, François-Victor et Adèle, la seule qui survivra à son illustre père mais dont l'état mental, très tôt défaillant, lui vaudra de longues années en maison de santé. Il aura, jusqu'à un âge avancé, de nombreuses maîtresses. La plus célèbre sera Juliette Drouet, actrice rencontrée en 1833, qui lui consacrera sa vie et le sauvera de l'emprisonnement lors du coup d'état de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. En 1841, après trois tentatives infructueuses, il fut élu à l'académie française. En 1843, il fut teriblement affectée par la mort de Léopoldine qui se noya, à Villequier, avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Après la Révolution de 1848, il fut élu député de la deuxième République et sièga parmi les conservateurs. Il soutint la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte élu Président de la République en décembre. Sous le Second Empire, opposé à Napoléon III, il vecut en exil à Bruxelles, puis à Jersey et enfin à Guernesey. Il fit partie des quelques proscrits qui refusèrent l'amnistie déclarant : « Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là ». Pendant ces années difficiles, il publia notamment " Les Châtiments " ( 1853 ), " Les Contemplations " ( 1856 ), " La Légende des Siècles " ( 1859 ), ainsi que " Les Misérables " ( 1862 ). Après la chute du Second Empire, il put enfin rentrer en France après vingt années d'exil. Il mourut le 22 mai 1885, dans son hôtel particulier, qui était situé à la place de l'actuel 124, avenue Victor-Hugo. Dans son testament, il avait rajouté en 1883 : « Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises, je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu ». Les funérailles furent donc laïques mais le " corbillard des pauvres " croula sous le faste républicain. Exposé sous l'Arc de triomphe voilé de noir, le cercueil trônait au sommet d'un gigantesque catafalque construit par Charles Garnier. De là, il fut emmené au Panthéon au milieu d'une foule immense. Combien étaient-ils ? Deux ou trois millions, on ne l'a jamais su exactement ...