Le 25 mars 1867 : naissance d'Arturo Toscanini

Né à Parme, Arturo Toscanini doit sans doute à son grand-père la découverte, à seulement quatre ans, de l'un des derniers opéras de Verdi " Un ballo in maschera ". À l'école primaire, il fut un bon élève particulièrement choyé par l'une de ses institutrices qui accepta de venir l'écouter jouer sur le piano familial. Épatée par ce qu'il savait déjà faire, notamment dans les improvisations, elle persuada ses parents de l'inscrire au Conservatoire. Après avoir étudié le solfège, des rudiments de théorie, l'harmonie, le piano, l'histoire de la musique et les matières scolaires obligatoires, dès la deuxième année, il aborda un nouvel instrument, le violoncelle, avec Leandro Carini, et se mit à la composition avec Dacci. A l'adolescence, il était si conquis par la musique qu'il voyait tout le reste comme étant secondaire. Il cultive sa technique du violoncelle et apprend seul à déchiffrer toutes les partitions qui lui tombent sous la main pour, ensuite, les jouer de mémoire au piano. À quinze ans, il se mit à composer. A l'âge de seulement dix-sept ans, il se produisit avec succès comme violoncelliste, compositeur et chef d'orchestre dans un programme donné par les étudiants du Conservatoire. Après ce succès, il fut nommé répétiteur d'harmonie pour l'année scolaire 1884-1885. Ayant obtenu son diplôme de sortie du Conservatoire en 1885, il fut engagé par une troupe lyrique pour une tournée au Brésil. Le chef nommé pour diriger l'orchestre, Leopoldo Miguez, ne faisait visiblement pas le poids et les répétitions furent catastrophiques. Le 30 juin 1886, la troupe devait interpréter " Aïda ", mais Miguez se fit porter pâle. Le chef assistant décida de le remplacer mais il fut hué d'emblée lorsqu'il apparut sur le podium. C'est alors que plusieurs chanteurs proposèrent Toscanini car tous savaient qu'il connaissait les opéras par coeur. Poussé par une choriste, il prit la baguette, gagna le podium, et sans jetter un coup d'oeil sur la partition il leva son bras droit et attaqua. Dans sa mémoire, ce jour-là deviendra un trou noir : " C'était comme si j'étais ivre. dira-t-il ". De fait, ce n'est qu'au tiers du Premier acte qu'il reprit conscience : " Dès l'entrée des choeurs, je dirigeais. Je n'avais pas la technique, mais je dirigeais ". Le triomphe fut complet : le public multiplia les applaudissements et la presse sacra la naissance d'un chef. Devant pareil accueil, l'imprésario confia au jeune prodige la direction des douze opéras devant être présentés pendant cette tournée et il les dirigea tous de mémoire. A son retour en italie, il s'en alla, tout naturellement, chercher du travail comme simple violoncelliste. Grâce au ténor Nicolaï Figner qui avait fait partie de l'aventure sud-américaine, il assura, à Turin, la première d' " Edmea ", dernier opéra du jeune compositeur Alfredo Catalani. Le 4 novembre 1886 marqua donc le début de sa carrière italienne ....