Naissance de Marie Gouze, dite " Olympe de Gouges "

Née à Montauban, Marie Gouze était la fille adultérine de Jean-Jacques Lefranc de Pompignan.

A l'âge de dix-sept ans, elle fut mariée à Louis-Yves Aubry et donna naissance, quelques mois plus tard, à son fils Pierre. Son mari décéda peu de temps après et déçue par une expérience conjugale qui ne lui avait guère apporté de bonheur, elle ne se remaria pas, qualifiant le mariage religieux de « tombeau de la confiance et de l'amour ». Au début des années 1770 elle rejoignit sa soeur aînée à Paris, avec son fils à qui elle fit donner une éducation soignée.

Elle y rencontra un haut fonctionnaire de la marine, Jacques Biétrix de Rozières, alors directeur d'une puissante compagnie de transports militaires en contrat avec l'État qui lui proposa de l'épouser mais elle refusa et leur liaison dura jusqu'à la Révolution. Grâce au soutien financier de son compagnon, elle put mener un train de vie bourgeois et fit la rencontre de plusieurs hommes de lettres, s'essayant elle-même à l'écriture. Elle monta une troupe de théâtre itinérant qui se produisit à Paris et sa région. En 1785, elle devint célèbre avec la pièce " Zamore et Mirza, ou l'heureux naufrage " sur l'esclavage des noirs. En 1790, elle composa une autre pièce sur le même thème, intitulée " Le Marché des Noirs ". Elle avait par ailleurs publié en 1788 des " Réflexions sur les hommes nègres " qui lui avaient ouvert la porte de la Société des amis des Noirs dont elle fut membre. Elle rejoignit les Girondins en 1792.

Pionnière du " féminisme ", elle considérait que les femmes étaient capables d'assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes et elle rédigea une " Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne " calquée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Elle demanda l'instauration du divorce ( le premier et seul droit conféré aux femmes par la Révolution ), ainsi que la suppression du mariage religieux et son remplacement par un contrat civil signé entre concubins.

En 1793, elle s'en pris vivement pris à ceux qu'elle tenait pour responsables des " massacres de septembre 1792 " et signa une affiche contre Robespierre et Marat qu'elle accusait d'être responsable des effusions de sang. Le 20 juillet 1793, alors qu'elle diffusai son pamphlet intitulé " Les Trois urnes " elle fut arrêtée et emprisonnée à l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Accusée d'injures envers les représentants du peuple et de publication d'écrits contre-révolutionnaires, elle comparut le 2 novembre devant le Tribunal révolutionnaire et fut condamnée à mort et guillotinée dès le lendemain matin. Ce fut la seconde femme guillotinée de l'histoire de France, après Marie-Antoinette ...