Le 11 mai 1914 : naissance d'Haroun Tazieff

Né à Varsovie, Haroun Tazieff|http://fr.wikipedia.org/wiki/Haroun_Tazieff était un volcanologue qui fut le pionnier de la communication entre les volcanologues et le grand public.

A l'occasion du réveil de La Soufrière de Guadeloupe en 1976, une polémique très médiatisée éclata entre Claude Allègre et lui quant à la nécessité d'évacuer la population. Allègre préconisait l'évacuation, annonçant une éruption similaire à celle de la Montagne Pelée en 1902 ( où une nuée ardente fit 30.000 morts en quelques secondes ), alors que Tazieff soutenait qu'il n'y avait pas de danger.

Après une première éruption phréatique dans la matinée du 8 juillet 1976 ( au cours de laquelle la commune de Saint-Claude, située entre la ville de Basse-Terre et le sommet du volcan, fut entièrement recouverte de cendres et plongée dans l'obscurité ce qui déclencha la panique et l'évacuation spontanée de sa population ).

La panique fut telle qu'une mère sauta dans sa voiture en oubliant ses enfants et lorsque, quelques minutes après, elle réalisa son oubli elle ne put faire demi-tour pour retourner les récupérer ( fort heureusement ses voisins le firent à sa place ).

L'activité sismique s'amplifia jusqu'au 15/08/76. Ce matin là, Claude Allègre ( Tazieff avait quitté la Guadeloupe quelques jours auparavant en déclarant qu'il n'y avait rien à craindre ) expliqua à la radio qu'une explosion était imminente et qu'elle aurait une puissance de plusieurs fois celle de la bombe d'Hiroshima !!!

Le préfet décida alors que toute la population de la Basse-Terre habitant au pied du volcan ( environ 76.000 personnes ) devrait avoir rejoint la Grande-Terre avant 18 heures.

Ce jour là, le temps était magnifique et le sommet du volcan resta entièrement dégagé toute la journée ( ce qui est très rare ) et il ne se passa rien !!!

Pour la petite histoire, nous étions en bateau dans le grand cul de sac en route pour l'ilet Caret et notre partie de pêche sous-marine dominicale sur le récif-barrière, lorsque nous entendîmes Claude Allègre à la radio. Nous rentrâmes aussitôt au port car je dirigeais alors la SOGETRAS-Antilles ( basée à Pointe-à-Pitre ) et nous avions un important chantier en cours sur le port de Basse-Terre et il était vital pour l'entreprise de pouvoir récupérer notre outil de travail. Après avoir contacté mon personnel, tous se portèrent volontaire pour m'aider à aller récupérer notre matériel sur le chantier. En début d'après-midi, je réussis à obtenir une autorisation exceptionnelle de la D.D.E. pour nous rendre à Basse-Terre ( nous étions censé aller récupérer des archives à la préfecture ! ) car des barrages de gendarmerie interdisaient l'accès aux deux routes allant de Pointe-à-Pitre à Basse-Terre. Nous fîmes le parcours par la route des Mamelles et Bouillante, sans lâcher des yeux le volcan au sommet duquel s'échappait quelques volutes de fumée, et arrivâmes dans une ville déserte où nous nous dépêchâmes de récupérer notre matériel, puis nous rentrâmes sans encombre en passant par Capesterre.

Cependant, dans la nuit du 15 au 16, une nouvelle éruption phréatique plus importante que celle du 8 juillet, se produisit. Fort heureusement il n'y avait presque plus personne dans la zone, à part quelques irréductibles qui n'avaient pas voulu quitter leur domicile et une équipe de volcanologues qui prirent la fuite par la mer sur un canot pneumatique ( un bâteau de la marine nationale les attendait au large du Fort Saint-Charles, devenu depuis Fort DELGRES ).

  • Les plus beaux points de vue de La Soufrière :

Finalement, c'est Tazieff qui eut raison car il s'avéra que le magma était resté profond et la Soufrière de Guadeloupe ne cracha pas de nuée ardente :-)

Ce furent celles de Saint-Vincent et de Montserrat qui explosèrent respectivement en 1979 et 1995.

De 1984 à 1986, Tazieff fut secrétaire d'État chargé de la prévention des risques technologiques et naturels majeurs auprès de Laurent Fabius, Premier ministre de François Mitterrand. Il est décédé le 2 février 1998 ...